L’addiction au porno,
Le porno et l’addiction, c’est Freud qui disait qu’on a tous un problème avec le sexe.. J’aurais tendance à dire qu’on a tous un problème avec le porno.. Certains ne peuvent pas s’en passer et c’est bien l’objet de cet article. D’autres ne peuvent pas en voir un seul « bout », choqués, horrifiés par cette dépravation sexuelle mise en scène au vu et au su de tous. Et ceux qui se disent que c’est cool parce que ça fait bien d’être « libéré » sur le sujet mais qui au-delà d’en parler n’assume pas de l’introduire dans leur sexualité, ou à l’inverse se défende d’y avoir recours.
Soit, là où ça devient un véritable problème c’est lorsque cela devient une dépendance avec toutes les conséquences que cela peut impliquer..
Pourquoi je ne suis pas capable de me passer de porno !
Les raisons sont diverses et variées… Elles n’ont pas besoin absolument de se cumuler entre elles pour que l’addiction se mette en place…
Une des explications d’ordre neurologique se trouve dans le fonctionnement du circuit plaisir récompense. Il est possible qu’un trauma psycho ou une autre raisons soit à l’origine d’un déséquilibre de ce circuit. C’est cette déstabilisation qui va entrainer la mise en place d’une addiction. La personne va avoir un besoin exagéré de récompense(s) pour gérer ses émotions et se trouver apaisée. Les effets de la récompense vont être identifiés comme la réponse satisfaisante à un besoin émotionnel fort. Ainsi se met en place le cercle qui va rendre la personne dépendante. La récompense est elle perçue comme une ressource pour permettre à la personne de se trouver mieux. En faisant cela, la personne créer un ancrage positif qui associe les conséquences de l’addiction avec le comportement lui-même. C’est cette association qui permet à l’addiction de se mettre en place progressivement. Je me sens pas bien, je consomme du porno avec masturbation, éjaculation et orgasme et secrétions d’hormones du plaisir = je me sens bien. Cette interprétation « je me sens bien quand je consomme du porno » va se transformer dans une aggravation sous forme de « je me sens bien uniquement quand je consomme du porno ».
La répétition, le caractère obsessionnel vont nous renseigner sur l’installation de l’addiction.
Comment savoir si je suis accro au porno ?
Il y a des signes qui ne trompent pas :- être incapable de s’en passer ;
- faire passer le porno en premier ;
- perdre la maîtrise de soi-même de ses complussions ;
- sensations de manque ;
- mise en danger de soi-même ;
- compensation de frustration, anxiété, tristesse ;
- déception lors des rapports ;
- refuge dans le porno pour éviter d’affronté une réalité qui nous déçoit.
Comme je disais, il n’est pas nécessaire d’avoir coché toutes les cases pour être concerné par la dépendance au porno. Certains seront plus enclins à vivre les choses d’une manière et d’autres vivront cette dépendance dans une expression différente.
Lorsque cela devient une idée fixe, qu’il n’est pas possible de penser à autre chose.. Le fait de faire passer le porno avant tout autre chose, car vous ne pouvez résister au plaisir qui y est associé. Quand vous ne vous en maîtrisez plus vous-même et que cette complussions s’empare de vous. Lorsque vous avez cette sensation de manque quand vous essayez de vous en passer ou lorsque vous ne pouvez pas y accéder.
Quand vous faites passer le porno avant votre sécurité, financière, avec le porno payant, les cams. Quand vous faites passez le porno devant votre sécurité émotionnelle, en prenant des risques pour contenter vos envies liées au porno en société, entre amis, au resto (dans les toilettes) mais aussi dans la relation avec votre partenaire. Lorsque vous avez cette sensation de honte, de gêne après y avoir eu recours… Toutes ces façons de faire sont les signes caractéristiques d’une addiction au porno qui dépasse la personne qui est concernée par celle-ci.
Mais alors, comment faire pour ne plus être accro au porno ?
Avant tout le fait de se poser la question est une excellente chose. Cela veut dire que l’on prend conscience du problème. Il n’est pas possible de mettre en place un changement de comportement si l’on ne prend pas conscience de ce qui se passe. Tout est question de mesure. Pour savoir si l’on est accro au porno il faut prendre la mesure de son comportement addictif. Est-ce une habitude, un plaisir intermittent, ou une nécessité à laquelle on ne peut se soustraire.
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de stopper une addiction. Il y a la façon de faire qui fonctionne pour soi. Certains peuvent décider d’arrêter par la simple volonté du jour au lendemain. Comme ceux qui le font pour un arrêt tabac. D’autres eux ont besoin d’y aller plus progressivement. Certains auront la facilité pour y arriver tout seul. D’autres auront besoin d’être accompagnés par un spécialiste.
Ensuite comme souvent pour toute addiction, il est nécessaire de mettre en place un sevrage. Le sevrage est spécifique à chaque personne. Il prendra différentes formes dans sa mise en place. Sa progressivité principalement, sa durée également sera spécifique à tout un chacun. Pour reprendre un contrôle sur soi-même il est nécessaire de passer par une phase d’arrêt total pour un temps donné. Par la suite, la personne jugera si elle est en mesure de réintroduire du porno dans sa vie. Si elle capable d’y faire appel par loisir et non pas par nécessité qui s’impose à elle.
Se connaître pour agir différemment.
On a tous à gagner à savoir comment « on » fonctionne. C’est-à-dire plus spécifiquement de quelle manière notre cerveau fonctionne. Savoir comment il fonctionne pour identifier les ressorts de notre addiction qui vont se manifester dans notre comportement au quotidien. A quel moment je perçois « ce quelque chose » qui va provoquer une émotion. Et à quel moment cette émotion va engendrer la mise en place d’actions. Le passage à l’acte ! Identifier tous les déclencheurs permet de comprendre notre fonctionnement. Mais aussi et surtout de pouvoir prévoir d’autres actions pour répondre au besoin exprimé par cette émotion.
Cas concret : 18h00, j’aperçois l’heure sur l’horloge de l’open space. Je comprends qu’il s’agit de la fin de la journée de travail et que cela signifie le passage à une autre phase de cette journée. Je prends conscience d’une fin de cette journée professionnelle et ressens monter cette émotion très spécifique. L’accumulation du stress, mis de côté pendant que je travaille et qui vient s’exprimer d’un seul coup, massivement à mon encontre au moment où j’arrête de travailler. Ce stress là qui me gêne et va me pousser à chercher un moyen de le décharger, un réconfort. Et puisque je ne peux attendre, je file dans les toilettes de l’entreprise pour mater du porno et me masturber. Et comme je suis à la recherche d’endorphines pour gérer ce stress de fin de journée dans l’exemple que je présente, du coup je mets en place le reflexe : stress + porno + masturbation = endorphine ++ & état interne OK.
Evidemment ce comportement ne se met pas en place du jour au lendemain. Cependant cela est très fréquent 39% des personnes reconnaissent y avoir eu recours selon l’étude réalisée par « Time out ».
De l’importance d’identifier les déclencheurs car ce sont le, les points de bascule. Les « ennemis » stress, images… Souvent le PornAddcit réagit à une stimulation visuelle. Du coup il faut faire le ménage dans les réseaux sociaux avec les comptes qui sont les plus « excitatoires »… On supprime les comptes de ce genre, voire si on le souhaite on arrête les réseaux sociaux.
Autre déclencheur les « faux amis » par exemple : être capable de se disputer avec son/sa partenaire dans un but précis. Le but de ne pas avoir à lui faire l’amour car on sait qu’on peut prendre plus de plaisir seul avec du porno…
Après avoir fait une liste de ces moments où on bascule dans le comportement exprimé par l’addiction, on va pouvoir identifier d’autres façons de faire. Des façons de faire qui vont permettre de répondre aux besoins exprimés par l’émotion ressentie. Et donc commencer à fonctionner autrement et à défaire les connexions mises en place dans notre cerveau.
Pour stopper sa consommation de la pornographie il est essentiel de prévoir des activités. Un PornAddict peut passer énormément de temps à regarder du porno et potentiellement se masturber. La nature à horreur du vide ! Si on ne prévoit pas de remplacer cette activité dans le temps libre dégagé, il devient difficile de ne pas retomber dans l’addiction. Il est nécessaire d’occuper ce temps libre. Et il est encore plus important d’avoir des activités qui permettent de répondre au bénéfice secondaire de l’addiction. Dans notre exemple je parlais de gestion du stress, une façon d’y répondre peut être l’activité physique. Même en période de crise sanitaire il est facile de faire du sport, même quand les salles de sport sont fermées. On peut facilement se faire des sessions de sport avec des exercices « poids de corps ». Ou on peut avoir recours à la méditation, à la cohérence cardiaque, l’hypnose. Ces disciplines ont des vertus dans l’accueil et la compréhension des émotions et bien plus.
Du coup on change ce qui ne fonctionne pas et on met en place des nouvelles habitudes. Einstein qui définissait la folie ainsi : La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
On se challenge et on est bienveillant à son égard !
On se challenge et se fixe des objectifs « SMART » 😉 réalistes.. Et on met en place un planning de progression avec récompenses ! D’abord une semaine, puis deux et enfin un mois. Pour se féliciter d’avoir atteint cet objectif on s’accorde quelque chose de plaisant et positif, quelque chose d’encourageant !
De la bienveillance avec soi-même si on n’atteint pas son objectif d’emblée… C’est normal de ne pas réussir du premier coup. Cela peut arriver de réussir au premier essai bien que ce ne soit pas ce qui se passe dans la plus part des cas. Dans le cas la personne retourne sur un site porno, il faut de l’indulgence et considérer tout l’excellent travail déjà réalisé. Il faut observer cela comme une étape vers un arrêt complet. Un échec n’est qu’une étape vers la réussite !
En conclusion,
On fait ce qui fonctionne pour soi-même et on se focalise sur les bénéfices à atteindre son objectif. L’énergie que l’on gagne, et qui nous permet d’être rayonnant et plus séduisant. Car quelqu’un qui se sent bien dans sa peau, qui dégage une belle énergie est agréable à côtoyer et attire plus de personnes à lui. On évite les pièges dans lesquels on peut tomber facilement, on profite du temps libre pour faire des activités et on s’encourage avec bienveillance ! Et puis évidemment si le besoin s’en fait sentir il est possible de consulter un sexothérapeute pour faire un travail en cabinet.